Quand la maladie dessine ton futur
Plus jeune, je regardais ma mère et je la trouvais magnifique. Encore aujourd’hui, elle a ce petit quelque chose de rassurant, comme plusieurs mères d'ailleurs. L'estime de la mienne a été mise à rude épreuve lorsqu'elle était très jeune. Atteinte de lupus, la maladie a laissé des marques permanentes sur son visage.
À l'école primaire, plusieurs camarades de classe me demandaient ce que ma mère avait. À chaque fois, j’étais surprise de leur question car je la voyais comme toutes les autres femmes. Aussi belle, aussi vivante. Sans m’en rendre compte, sa maladie à dessiner mon futur : elle est devenue ma mission, ma passion.
On m’a dit que j’allais gâcher mon talent scolaire
J’étais du type sportive et douée à l'école. J'aimais le simple, j'aimais le vrai. Lorsque j'ai décidé d'aller en esthétique, plusieurs m'ont dit que j'allais gâcher mon potentiel académique. Fidèle à mon signe de bélier, j'ai fait à ma tête.
Je me rappelle de ma première journée dans ce programme, entourée de filles avec des faux ongles et du maquillage. Je me suis dit que les gens avaient raison. « Qu'est-ce que je fais ici? », me suis-je demandée. La curiosité que je portais envers la beauté m'a fait persister. Je pensais à ma mère qui n'avait jamais aimé croiser les miroirs, à cette femme qui se pensait moins belle à cause des marques sur son visage. Inconsciemment, je sentais que je devais à ma mère et à toutes les femmes de poursuivre mes études.
Il faut dire que, depuis le premier jour de mes 17 ans, je prône haut et fort la beauté des femmes. Nous donnons la vie! C'est tellement libérateur de trouver la beauté dans nos imperfections.
Mes études en esthétique m'ont menée à approfondir mes connaissances dans plusieurs domaines connexes, comme la coiffure, le laser, l'électrolyse, la morphopsychologie et le maquillage artistique, jusqu'en juin 2009. Cette année-là j'ai fondé ma première école de maquillage. En dix ans, l'Académie formera près de 200 finissants en maquillage artistique, tous des passionnés comme moi qui désiraient vivre de ce merveilleux métier.
Le déclic
En 2014, alors enceinte de sept mois, j’ai décidé de suivre mon cours en maquillage permanent. Cette formation eu l'effet d'un déclic, comme si j’avais toujours eu cette machine à la main. J’ai tout misé en faisant un virage à 180 degrés, mais toujours avec la certitude de réussir.
À l'avant-garde de l'industrie
En 2014, j'ai fait l'acquisition de l'Artiste Maquilleur, une entreprise établie depuis près de 14 ans et une sommité en maquillage permanent. Cette addition changera la direction de Pure Couleur par la suite.
Dès le moment où j'ai terminé mon cours de maquillage permanent, j'ai rapidement réalisé que le domaine avait grand besoin de rafraîchir ses techniques. Grâce à ma vision avant-gardiste, j'étais parmi les premières au Québec à revendiquer un maquillage permanent plus naturel.
Pour ce faire, j'ai invité Anna Dermo de France afin d'ouvrir l'industrie québécoise sur le monde et sur les techniques utilisées à l'international. Après six ans, Pure Couleur a été reconnu comme étant un centre accrédité pour former la relève.
Lors d'un congrès européen en avril 2019, un nouveau partenariat avec l'entreprise italienne Biotek propulse Pure Couleur au niveau supérieur.
Malgré tout, le succès de Pure Couleur ne serait pas entier sans les filles passionnées qui y travaillent. Elles aiment exercer leur métier et aller à la rencontre de l'autre autant que moi. Elles sont géniales, elles sont Pure Couleur.
Chantale
Fondatrice de Pure Couleur